Clair de Lune

PV Sinbad

Traverser le désert fut une épreuve, mais je réussi à la surmonter pour atteindre Balbadd, une cité dans laquelle je préférais ne pas m'attarder. J'avais entendue de nombreuses rumeurs sur celle-ci au cours de mon voyage et je ne savais pas sur quel pied danser lorsque j'y pénétrais enfin. J'avais entendu parler d'un roi qui ne l'était plus, d'une histoire de démocratie et d'un prince qui avait ramené la paix... D'autres rumeurs m'avaient intéressées, quant à la présence sur les lieux du roi de Sindria, Sinbad. Néanmoins, je ne m'attarderais pas ici, me doutant qu'il retournerait chez lui... Dans cette île connue pour accepter les exilés politiques de toute sorte... De ce que je sais, de nombreux princes et princesses s'y trouvent et sont sous sa protection... Est-ce que je pourrais m'installer là-bas, est-ce que je serais acceptée malgré mon fort ressentiment envers l'empire Kou ? Je ne sais pas vraiment où tout cela en est au niveau des alliances... Mais je n'ai pas d'autres choix que d'essayer. Au pire je repartirais et chercherais un autre endroit... A moins que je ne devienne une voyageuse, que je me faufile dans une caravane de marchand pour chercher un labyrinthe et tenter ma chance ? Même si je pourrais en mourir... Mais au fond, je préfère mourir en essayant que de continuer à vivre comme une simple voyageuse... Je n'aime pas cette vie, ce n'est pas la mienne. J'ai été habituée à vivre dans la cours, avec mes citoyens, à m'amuser avec les enfants près du palais, à m'instruire pour pouvoir un jour gouverner à mon tour... Et c'est pour cela que je me décidais sans hésiter à embarquer dans le premier navire qui m'amènerait à Sindria...

Me retrouvant dans une épreuve bien pire que la précédente.

Je n'avais encore jamais pris la mer avant ce jour. Et évidemment, il a fallut que le temps se gâte au cours du trajet... Je ne me sentais déjà pas très à l'aise, les mouvements de balancier constants dans le bateau me donnant le tournis, mais je tomba littéralement malade lorsque nous essuyâmes ce qui ressemblait fort à une petite tempête... Je passais le reste du séjour dans ma cabine, après avoir vomit tout ce que j'avais dans l'estomac, et me contenta de boire de la soupe de temps à autre, ayant perdue l'appétit, et ayant un peu peur d'essuyer une nouvelle tempête... Heureusement, cela n'arriva pas.

Le bateau arriva enfin au port de Sindria, après être passé sous un arc rocheux. Il débarqua au beau milieu de la ville, alors que la lune brillait au dessus de notre tête. Il faisait nuit, mais des torches éclairaient les lieux. Sans tarder, je descendais du bateau, savourant de mettre pied à terre... Et finissait finalement assise au bord de l'eau à fixer la lune, mon corps tanguant étrangement, comme si je m'y trouvais encore... Drôle de sensation, peu agréable. En plus, mon ventre grogne désormais. L'appétit semble être revenue... Mais pour l'instant, je ne sais même pas où je me trouve. Enfin, pas exactement... Même si je suppose que ce grand palais dans le lointain est celui du roi. M'y rendre la nuit n'est pas une excellente idée... Autant me chercher une auberge pour la nuit, lorsque mon corps arrêtera de tanguer autant...

Clair de Lune

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PV Sinbad

« Vot' cheval... »

Je me redresse en entendant la voix de l'un des matelot et me lève, quittant le bord de l'eau. Il tient à la bride Etoile, la jument blanche qui m'accompagne depuis que j'ai quitté le royaume. Elle m'a aidé à supporter les longues traversées de désert, et je l'ai soignée, nourrie et abreuvée en retour, en prenant grand soin. Ce n'était pas une traversée en mer qui allait nous séparer, même si j'ai du payer bien plus cher pour qu'elle puisse rester, dans la cale. Ça n'a pas été simple pour elle non plus, avec cette tempête, mais il semblerait qu'elle ait plus le pied marin que moi. La chance... M'enfin, passons. J'attrape la bride et me tourne vers le marin, l'observant un instant. Je l'ai vu à plusieurs reprises, il passait souvent pour me descendre mes repas, sans que je ne lui ai rien demandé. Nous avons aussi discuter de temps en temps, pour faire passer le temps, et il s'est même fait houspiller une ou deux fois à cause de ça. Je lui souris donc, m'inclinant légèrement pour le remercier.

« Merci... J'espère que la mer sera toujours à vos côtés pour vos voyages à venir ! »

Il hoche la tête en rougissant un peu et s'éloigne sans même que je n'ai le temps de le remarquer, retournant sur le bateau pour aider à descendre les cargaisons. J'observe un bref instant leurs mouvements, dans la lune, avant que mon ventre grondant ne me ramène à la raison... Une auberge et un bon repas chaud, voilà. Je tourne la tête vers la jument, me demandant si ce serait judicieux de remplacer cette sensation de vertige due à la mer par celle de la monte, avant de secouer la tête. Si jamais les deux s'assemblaient, je n'arriverais même plus à mettre un pied devant l'autre... Mieux vaut marcher, elle me suivra. Depuis le temps, nous avons appris à nous connaitre et je sais désormais à quel point un cheval peut être fidèle et vous suivre jusqu'à la mort...

C'est donc à ses côtés que je longe le cours de l'eau, fixant la lune qui semble me guider, apaisée par le son régulier des sabots de Etoile qui cognent sur les pavés de la ville. L'endroit est calme, propre et semble des plus accueillant... J'espère pouvoir y rester un peu, je suis lasse de ces voyages... Tout du moins, tant qu'ils ne m'aident pas pour ma revanche. Mais celui-ci était un premier pas important...

Sans y faire vraiment attention, nous quittons la rive pour pénétrer dans la ville, jusqu'à terminer dans un grand jardin silencieux. Etoile broute au pied d'un arbre, ravie, sa queue fouettant l'air, et je me rend compte en levant la tête que le dit arbre est rempli de pommes bien rouges. Mon ventre se remet à grogner et je souris. Un repas gratuit, autant en profiter.

« Bouge pas Etoile... »

Etant seule, je me permets sans gêne de grimper sur le dos de la jument, avant de me mettre debout, en équilibre sur sa selle. Semblant comprendre elle ne bouge plus, m'observant vaguement du coin de l'oeil. Je tend alors les bras et atteint enfin les fruits haut perchés. J'en attrape autant que possible, les faisant ensuite rouler au sol pour pouvoir me réapprovisionner, et me laisse finalement tomber, assise en amazone, sur la selle, une pomme dans les mains. Etoile ne s'est pas gênée pour croquer dans quelques fruits, y goutant. Je l'imite aussitôt et souris : elles sont délicieuses et des plus juteuses...

« Bon app ! »

Prenant mes aises, je m'allonge le long de son dos, mes jambes glissant le long de son encolure, tout en croquant de nouveau dans la chair du fruit, ma tête reposant sur sa croupe. Ça fait du bien d'être seules et tranquilles de temps en temps...

Clair de Lune

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Manger une simple pomme semble être comme une bénédiction, après avoir du me contenter de soupe fade à bord du bateau. Je savoure le gout de ce fruit, bien sucré, et avale lentement chaque bouchées, le jus coulant le long de mes lèvres et de ma peau. Ce n'est qu'un détail, nous sommes seuls avec notre butin, à savourer ces quelques fruits sous un magnifique clair de lune... Est-ce que cette île est toujours aussi agréable à vivre lorsque le soleil brille ? Pour la première fois depuis ma fuite, il me tarde d'en voir plus. J'ai entendu tellement de choses positives sur cet endroit, comment ne pourrais-je pas être conquise d'office ? Et puis, cela me changera des déserts omniprésents du Nord...

Je m'apprête à jeter le trognon de ma pomme lorsque Etoile recule brusquement de quelques pas, manquant de me faire glisser. Je n'ai pas encore retrouvé un parfait équilibre à cause des roulements du bateau et je me redresse tant bien que mal, mon dos n'appréciant pas l'effort. Etoile recule de nouveau mais je tiens en place, ayant glissé mes jambes le long de la selle.

« Du calme... »

Je lui flatte l'encolure, me demandant pourquoi elle s'est soudainement agitée, avant de relever la tête et de comprendre; nous ne sommes plus seules. Je jette le trognon que j'exhibais encore et me redresse en toussotant. L'homme est grand, c'est la première chose que je remarque. Il a de longs cheveux sombres mais qui semblent avoir quelques reflets violines sous les rayons de la lune. Il est richement habillé et il se dégage de lui une grande prestance... Est-ce un noble, un guerrier ? Je n'arrive pas à me décider. En tout cas il doit être riche au vu des bijoux qu'il porte... Mmf, je ne pensais pas croiser quelqu'un d'autre à cette heure-ci, mais bon... Si il est originaire de Sindria, je pourrais peut-être en apprendre plus sur les lieux.

Je mets pied à terre à sa question, posant une main sur l'encolure de la jument pour garder un certain équilibre, tout en maudissant intérieurement la mer et ses roulis. Je n'ai pas envie d'avoir l'allure d'une pochtronne, ce ne serait pas digne de mon rang.

« Euh, oui... Pardon, nous avions juste faim... » Après tout, peut-être que ce jardin lui appartient, vu sa richesse ?

Pour autant, je n'en oublie pas mes priorités et me penche pour attraper l'une des pommes encore à terre, la dérobant sous les naseaux de la jument, qui piaffe. Je lui adresse un sourire amusé et croque dans le fruit, mon ventre réclamant encore sa pitance. J'avale rapidement la bouchée et le regarde de nouveau avec curiosité, bien que sa haute taille soit presque gênante. Il doit en impressionner plus d'un...

« Vous habitez ici ? »

Clair de Lune

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Je croque de nouveau dans la pomme, satisfaisant mon estomac tout en observant l'inconnu, me demandant s'il vit bel et bien d'ici. Je ne sais pas quel genre de personnes vivent aussi, hormis que le pays est connut pour accueillir ceux qui sont dans le besoin, qu'ils soient princes ou de naissance plus basse... Il me répond finalement en un "pas exactement" qui me fait hausser un sourcil. Comment ça ? Logiquement, on habite un pays où on ne l'habite pas... A moins qu'il ait plusieurs lieux de vie ? Je ne sais pas, je ne connais pas assez bien leurs us et coutumes pour pouvoir me faire une idée fixe de la chose... Mais soit, peut-être va t-il s'expliquer ? Sinon, je ne me gênerais pas pour lui poser quelques questions supplémentaires... Mais ce ne sera pas nécessaire...

Ah, d'accord, c'est donc le roi, Sinbad.

...

Sinbad ?! Je m'étouffe avec mon morceau de pomme et tousse bruyamment, la surprise ayant eu raison de mes bonnes manières. Je réussis fort heureusement à me rattraper, la peau rougie par l'effort, et avale le misérable bout de fruit qui aura eu raison de mon calme... Il faut dire aussi, tomber dessus comme ça, sans m'attendre... ! Je n'avais jamais entendu dire que leur roi se promener tout seul la nuit... C'est tellement étrange... Mais je ne pense pas qu'il mente. Il en a la carrure, et son physique correspond aux histoires qui sont venues jusqu'à nous...

Sans attendre je plie un genou à terre, m'accroupis et baisse la tête, mon poing droit frappant la paume de mon autre main, la salutation d'usage dans notre pays.

« Pardonnez mon impolitesse, sire. »

Il reprend la parole et je lève lentement la tête, posant mes yeux azurés dans les siens sans me redresser, gardant le dos incliné et mon genou à terre. Mes bonnes manières sont de retour, il est important de faire preuve de respect face à un roi... Surtout que lui, Sinbad, est particulièrement connu et apprécié. Dire qu'il a réussit à créer sa propre coalition, et en si peu de temps... Je baisse un instant la tête lorsqu'il reprend la parole, avant de le regarder de nouveau et de lui répondre d'une voix calme, réfléchissant à mes mots en même temps.

« Non sire, je viens tout juste d'arriver dans votre pays... Je suis originaire du royaume d'Honelya. »

S'il est aussi bien informé qu'il n'y paraît, peut-être est-il déjà au courant pour l'invasion de l'empire Kô, ou peut-être pas.
Dans tous les cas, je le saurais bien assez vite...

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Genou à terre, tête basse, je ne bouge plus, me contentant de parler d'une voix de nouveau polie et mesurée. Je ne m'attendais pas à tomber sur le roi de ce pays dès ma première rencontre, mais au fond je ne pouvais guère rêver mieux. Et bien que j'ai toujours eu du mal avec les formules de politesse avancées, n'ayant pas de roi à saluer aussi formellement dans mon pays puisqu'il s'agissait de père, je m'applique pour ne pas faire de faux pas, ne voulant pas ternir mon image et celle de mon royaume. Immobile, le poing fiché dans la paume de ma main comme ceux de cet empire détestable le font aussi - sûrement notre unique point en commun - j'attends, patiente, après lui avoir expliqué ma situation de façon sommaire. Je n'aime pas m'étendre sans raisons, autant voir ce qui sera à dire au cours de cette discussion et ce qui ne le sera pas. Les détails importent peu, tant que je peux faire un pas de plus vers ma vengeance.

Sa voix résonne finalement dans la nuit, m'autorisant à me redresser. Je lève la tête pour le regarder avant de hocher la tête et de m'exécuter.

« Je vous remercie. »

En réalité, je ne sais pas exactement comment je devrais m'adresser à lui. Bien qu'il soit roi, je possède aussi un titre de haute naissance et je pourrais, un jour, devenir reine à mon jour. Bien que je n'ai jamais désiré cela, n'ayant jamais eu un gout prononcé pour le pouvoir et les ordres. Je préfère n'obéir qu'aux ordres que je me dicte à moi-même, cela me suffit amplement. Mais on ne fait pas toujours ce que l'on souhaite... Et je préférerais largement gouverner le royaume plutôt que de le laisser entre les mains de cet empire avide de pouvoir. Qui sait ce que me réserve l'avenir...

Sinbad reprend alors la parole et je le fixe de mes yeux azurés, attentive. Ainsi, il est bel et bien au courant, cela ne m'étonne pas. Par contre, j'hésite un instant à la manière dont je pourrais lui expliquer les choses. Mais au fond, pourquoi lui cacher ? Je suis sûre que Sindria sait déjà que l'unique hériter, ou plutôt héritière, de notre petit royaume est absent à l'appel. Et ce n'est pas comme si je comptais le cacher... Je suis fière de mes origines.

« C'est exact. »

Je reste silencieuse un instant, hésitant sur les mots à employer. Finalement ils sortent sans vraiment que je ne les aient contrôlés.

« Mon père m'a supplié de partir. Il a préféré capituler et leur offrir notre pays. Je préférais les tuer jusqu'aux derniers, mais il les craint... Alors je me suis éloignée, pour qu'il ne se fasse pas tuer. »

Lui aussi. Je n'oublierais pas le corps sans vie de ma mère, gisant dans son propre sang. Je retrouverais celui qui a fait ça, dus-je tuer chacun de leurs soldats, uns par uns.

Je le fixe, observant ses réactions, tentant de ne pas montrer mes sentiments... Bien que ce soit peine perdue, je le sais. On a toujours lu en moi comme dans un livre ouvert, à mon grand malheur.

Clair de Lune

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Penser de nouveau à Honelya et à mon père me met dans un drôle d'état, une situation que j'avais plus ou moins réussie à éviter depuis mon départ forcé, ne voulant pas paraître faible, et ne voulant pas repenser aux corps de nos soldats et de ma mère. J'ai bien réussit à trouver des gardes de leur empire, mais si peu comparé à leur force de frappe... J'espère au moins que ceux-là auront bien souffert, mais je ne me fais pas d'inquiétudes à ce sujet : il y a peu de chances qu'ils aient pu trouver un antidote à mon poison à temps... Vu que je l'ai confectionné moi-même. Ce n'est qu'une infime victoire je le sais bien, mais elle me permet de me dire que je ne suis pas rester passive en attendant qu'ils prennent possession de nos terres, et j'aurais aimé qu'il en fasse de même plutôt que de capituler... Enfin, c'est ainsi, et penser encore et toujours aux mêmes choses ne me fera pas avancer, bien au contraire.

Au lieu de ça, il vaut mieux me présenter désormais. Le roi, sans difficultés, sait désormais qui se trouve face à lui, et je me dois de lui dire mon nom, et ce sans bavures. C'est la réputation de notre royaume qui en pâlirait.

« C'est exact. Je me prénomme Akali East, unique héritière du pays d'Honelya. »

Même si on lit en moi comme dans un livre ouvert et qu'il doit savoir que cette perte m'a coûté tout ce que j'avais, je garde la tête haute et le regard fixe, comme on me l'a appris, par fierté. Après tout, c'est sûrement l'une des dernières choses qu'il me reste... Ça, ma jument et mon poison.

Je l'observe me saluer avec la courtoisie réservée aux gens de la haute et je hoche légèrement la tête sans le lui retourner, l'ayant déjà salué à la manière de mon pays. Inutile de faire doublon. Néanmoins, lorsqu'il reprend la parole, je frappe de nouveau ma paume de mon poing et baisse la tête en remerciement.

« Je vous remercie Sire. »

Je relève rapidement la tête, tandis que Etoile baisse la sienne et souffle sur le sol, cherchant une pomme qu'elle ne tarde pas à trouver. Avec cette discussion j'en ai oublié de continuer mon repas... Mais au sein de ce palais, je sais que je trouverais facilement de quoi me sustenter.

« Pour être honnête avec vous, Sire, je me suis rendue ici dans ce but. J'ai entendu parler de l'une de vos Tour, réservée à l'entraînement, même pour vos invités... Je veux devenir plus forte... Et conquérir un labyrinthe. »

Cela parait présomptueux, j'en ai conscience, surtout sans alliés autour de moi. Mais je ferais tout pour ce but, quitte à y laisser la vie si je n'étais pas assez puissante...

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Je souris de mon audace, ne me formalisant pas de paraître arrogante face à un roi. Je sais ce que je veux et rien ne pourra m'empêcher d'aller jusqu'au bout de mes envies, quitte à mourir en tentant de l'atteindre. Je n'ai pas d'autres buts dans la vie que celui-ci : restaurer l'honneur de ceux de mon peuple et leur rendre leur liberté. L'empire Kô n'est qu'un envahisseur qui pense tout pouvoir obtenir par la force... Mais nous résisterons. Comme je l'ai fait avec les soldats qui ont tâté de ma lance, j'empoisonnerais un à un ceux qui se dresseront sur mon chemin jusqu'à ce que les miens soient de nouveau libres, qu'ils aient quittés l'ombre imposante de cet empire. Je n'ai pour l'heure pas d'autres buts que celui-ci.

Je hoche doucement la tête lorsque, en reprenant la parole, le roi Sinbad promet de m'aider dans ma recherche d'une plus grande puissance. Ce que j'ai entendu de rumeurs sur son hospitalité semblent donc exactes, même si je sais très bien que tout a un prix dans ce monde. Libre à lui de ne pas me donner son prix s'il le souhaite, tant que je peux rester ici et m'entraîner,  je m'adapterais au reste sans poser de questions. Ma volonté est simple a respectée et en tant que membre d'une famille royale, je sais que certains droits me seront offerts d'office... Tant mieux d'ailleurs ou mon ventre qui grogne encore n'aurait pas été satisfait.

Je tique un bref instant sur sa remarque quant à mon envie de conquête, avant d'avoir un léger rire au coin des lèvres. Il n'a pas tord, je le sais bien.

« C'est très présomptueux, surtout pour une femme seule, je ne m'en cache pas. Néanmoins, je suis venue ici pour que ce souhait soit réalisé et j'irais jusqu'au bout pour cela. »

Mon rire s'est évanouit au fil de mes mots, mon air devenant bien plus sérieux. De l'envie et de la rage, j'en ai à revendre. Je trouverais l'un de ces fameux labyrinthes et je l'explorerais. Lorsque je serais prête. Il me tarde de tâter de nouveau d'une lance pour pouvoir m'entraîner.

« Encore une fois, je vous remercie pour votre soutien Sire. »

L'instinct est presque solennel tant je me tiens droite, le regard haut, ignorant la fatigue causée par le voyage et par ce mal de mer insistant. Néanmoins, mon ventre lui me rappelle à quelques urgentes priorités en lâchant un grognement digne d'un ours. Je rougis instantanément, quelque peu honte, avant de tenter de me reprendre avec plus de sérieux, bien que mes rougeurs n'y aident pas.

« Connaîtriez-vous un endroit susceptible de me sustenter à cette heure si avancée ? »